Déjà à la tête de l'E-shop Made and More, la Liégeoise Stéphanie Fellen lance The First, une première collection centrée sur les mêmes valeurs que les labels qu'elle distribue. Découverte.
Souriante, enthousiaste et pleine d'envies. Voilà comment on pourrait, en quelques adjectifs, décrire cette jeune trentenaire, à la tête d'une petite affaire qui tourne rond. Une petite affaire qui a démarré, il y a trois ans, à la suite d'une remise en questions. Lassée de la fast fashion et de notre société d'abondance qui ignore les questions d'éthique, de qualité et de respect des travailleurs, la Liégeoise Stéphanie Fellen décide de quitter sa vie de salariée pour créer Made and More, une boutique centrée sur les vêtements et les accessoires respectueux de ceux qui les fabriquent. Majoritairement produites dans des matières écologiques, les pièces vendues sur l'eshop Made and More sont choisies en fonction de leur traçabilité, mais aussi de leur qualité et de leur niveau de finition. "Tout ça parce qu'un t-shirt coupé dans le droit fil reste beau plus longtemps qu'un exemplaire issu de la Fast Fashion. Et comme je voulais communiquer sur la provenance des pièces que je vendais, j'ai décidé de publier sur notre site des photos et des vidéos qui racontent leur histoire", explique Stéphanie Fellen.
Crowdfunding
Que l'on soit designer, producteur ou distributeur, le secteur textile ne fait pas de cadeau. En termes d'enjeux, d'exigences et de ressources financières nécessaires pour grandir et se développer, rien ne peut être laissé au hasard. Et même si le nombre de clientes n'a cessé de croitre depuis le lancement de Made and More, la petite entreprise liégeoise avait besoin d'un coup d'accélérateur venant de l'extérieur. Soutenue par l'incubateur de Startups LeanSquare (un projet de Meusinvest), Stéphanie Fellen lance, dès 2015, un appel de fonds. De quoi donner un nouveau souffle à Made and More. Aujourd'hui, la société - désormais installée dans de nouveaux bureaux, au coeur de Liège - a pu engager une première salariée. L'arrivée d'un second collaborateur est d'ailleurs prévue pour bientôt. "Pendant tout le processus d'appel de fonds, beaucoup de clientes et d'observateurs extérieurs me demandaient pourquoi je ne créais pas ma propre ligne de vêtements. J'y avais forcément déjà réfléchi, mais je voulais trouver le bon moment pour le faire", explique Stéphanie.
La première
C'est notamment sa rencontre avec Elisa Godfroid, une jeune styliste liégeoise diplômée de l'HELMo, qui décide Stéphanie Fellen à passer à la vitesse supérieure. En janvier 2016, en tandem avec Elisa, elle imagine les bases d'un vestiaire basique et facile à vivre coupé dans du coton, du denim et du velours biologique de première qualité. Stéphanie Fellen: "Je voulais des lignes pures et nettes qui mettent le corps en valeur et qu'on puisse joliment accessoiriser. J'ai aussi opté pour une approche 'no season'. L'idée, c'est que l'on dessine et produise des pièces en fonction de nos envies sans nous sentir obligés de coller au rythme dicté par le secteur. J'ai aussi voulu prouver qu'il était possible de dessiner une collection en Belgique et de la faire produire tout près de chez nous dans de bonnes conditions. Compte tenu des volumes que nous voulions produire, je n'ai pas pu travailler avec un atelier en Belgique. Mon choix s'est donc porté sur Héritage Confection, un atelier français sauvé de la faillite par un trentenaire qui emploie aujourd'hui une dizaine de couturières".
QR Code
Cette première collection s'articule autour de 13 pièces: quelques t-shirts à la coupe parfaite, une jupe tube largement fendue, une slipdress en coton bio, ainsi qu'une petite jupe en velours modèle trapèze... Stéphanie Fellen: "je voulais créer un vestiaire basique qui ne soit pas en concurrence avec les marques que je propose sur Made and More. A l'intérieur de chaque vêtement, j'ai intégré des étiquettes ultra-détaillées qui informent la consommatrice sur l'origine des pièces, le prénom des couturières nantaises en bonus. Le petit plus: un QR Code qui renvoie vers une vidéo prise dans l'atelier de confection. Et pour les boutons, nous sommes allés nous fournir à Bernaville, le pays de la nacre. De quoi perpétuer une tradition et un vrai savoir-faire made in France." Ce souci du détail va de paire avec une volonté de garantir des prix accessibles. Cette première capsule démarre donc à 50 euros pour un t-shirt et se termine à 150 euros pour une robe en coton bio. En phase de démarrage (dès le 22 mai 2016), The First ne sera distribuée que sur le site Made and More et par le biais de plusieurs popup stores à Liège et à Bruxelles à découvrir cet été.
Marie Honnay