Vous êtes ici

MTL connecte | Comment l’intelligence collective fait son nid

(c) Wallonia Export
(c) Wallonia Export

Du 10 au 13 octobre, le numérique était à l’honneur à Montréal. La grande ville québécoise a accueilli la cinquième édition de « MTL connecte », une vaste opération de mise en réseau des acteurs du numérique de la francophonie mondiale.

Cette année, la Belgique, et singulièrement Bruxelles et la Wallonie, étaient mises à l’honneur, autour d’une thématique transversale: l’intelligence collective.

Comprendre et tirer profit de la révolution numérique

« L’intelligence collective, c’est ce qui transforme des groupes disparates en communautés soudées et innovantes », souligne Mehdi Benboubakeur, le directeur général du Printemps numérique, organisateur de MTL connecte. « Elle permet le métissage des compétences, l’hybridation des savoirs et l’éclosion de formes d’innovation numérique insoupçonnées. »

Pour l’occasion, Wallonie-Bruxelles International (WBI) et l’Agence wallonne à l’exportation et aux investissements étrangers (Wallonia Export) ont mis les petits plats dans les grands. « Depuis cinq ans, nous participons à Montréal connecte », indique Pascale Delcomminette, administratrice générale de ces deux agences. « La mise à l’honneur cette année de la Belgique témoigne de notre intérêt pour cette opération depuis ses débuts, mais aussi, plus globalement, pour le secteur du numérique. »

Intelligence artificielle, culture, territoires connectés et cybersécurité

Une septantaine de chercheurs, de représentants d’universités, de hautes écoles, mais également de start-ups et d’entreprises actives dans le numérique et issus de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont fait le voyage, grâce à l’appui de ces deux agences et de leurs représentants au Québec.

Pourquoi une telle délégation ? « Le Canada occupe une place de choix dans le domaine du numérique », rappelle Pascale Delcomminette. « Je pense, par exemple, au gaming. Le pays est aussi classé cinquième au niveau mondial en ce qui concerne l’intelligence artificielle. Voilà de quoi intéresser nos chercheurs de l’initiative Trail (Trusted AI Labs) ».

« Plus globalement, cet événement permet aussi de rencontrer plusieurs de nos objectifs. Assurer une plus grande visibilité de Bruxelles et de la Wallonie dans les quatre domaines du numérique mis en avant à « MTL connecte »: les industries culturelles et créatives, la cybersécurité, les territoires connectés et bien entendu, l’intelligence artificielle », explique encore Mme Delcomminette.

« Il donne aussi plus de visibilité à nos acteurs dans ces quatre domaines. De quoi leur ouvrir de nouvelles perspectives au Québec, qu’il s’agisse de recherche, d’innovation ou de développement économique. Le tout, dans un environnement international et francophone. Et n’oublions pas que le Canada sera bientôt un pays associé au programme de recherche Horizon Europe, de la Commission européenne. Ce qui ouvrira de nouvelles perspectives de collaborations pour nos chercheurs et nos entreprises. »

Développer ses activités au Québec

Des chercheurs et des professeurs de l’UMons, l’ULB et de l’UCLouvain assistaient à l’événement. La Haute Ecole Albert Jacquart était également présente, ainsi que divers entrepreneurs.

C’est le cas de Geoffroy Piroux. Ce docteur en physique théorique de l’UCLouvain codirige la société B12 à Louvain-la-Neuve. Son entreprise emploie quarante-cinq personnes dont presque la moitié est titulaire d’un doctorat en sciences ou issue du monde de la recherche. Etonnant, non, pour une entreprise de service de développement de solutions IT basées sur l’intelligence artificielle ?

« Notre métier, c’est de travailler sur mesure pour nos clients », explique-t-il. « Au cœur de notre travail, il y a la méthode scientifique. Cela passe par la construction de modèles afin de mieux comprendre une situation, ou encore par le découpage en structures intelligibles de problèmes très complexes. »

« Dans ce contexte, les docteurs en sciences, qu’il s’agisse de mathématiciens ou de physiciens, affichent un mode de pensée différent de celui d’ingénieurs ou d’informaticiens. Ils ont d’autres capacités analytiques. C’est cette spécificité de notre travail qui explique cette forte implication de docteurs en sciences dans notre équipe

Réseauter pour favoriser l’intelligence collective

Sa participation à MTL connecte ? « C’est la deuxième année que j’y participe », précise Geoffroy Piroux. « L’an dernier, mon approche était exploratoire. Cette année, notre objectif est de développer notre marché. Par exemple, en nouant un partenariat avec une entreprise locale au savoir-faire complémentaire au nôtre. »

Pour cela, il peut compter sur les moments de réseautage et de séances de pitches mis en place tout au long de la semaine pour inciter les participants à se rencontrer et à discuter. « Cette mise en réseau, dont bénéficient tous les membres de la délégation belge, est un autre bénéfice de nos missions », souligne Mme Delcomminette. « Qu’il s’agisse de contacts avec des partenaires étrangers ou également entre Wallons et Bruxellois, ici, on a le temps d’échanger longuement. C’est d’une grande utilité. Cela facilite aussi, d’une certaine manière, l’émergence d’une certaine intelligence collective », conclut-elle.

Cet article a été rédigé par Christian Du Brulle pour la plateforme Daily Science.
 

Articles liés