Dans un contexte mondial où les évolutions s’accélèrent à un rythme de plus en plus soutenu, les réseaux de Wallonie-Bruxelles se redéploient pour mieux représenter les intérêts des wallons et des bruxellois à l’étranger.
En vue du prochain mouvement diplomatique de septembre 2023, les gouvernements Wallon et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont décidé de fixer des orientations nouvelles pour leur réseau diplomatique à l’étranger.
Les notes de politique internationale (NPI) de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont identifié les leviers d’actions et les différents défis à relever afin d’assurer à la Wallonie et à la Fédération Wallonie-Bruxelles leur place sur la scène internationale.
Le réseau diplomatique à l’étranger doit jouer un rôle prépondérant dans l’activation de ces leviers, que ce soit dans le domaine diplomatique, économique, scientifique et culturel.
Afin de pouvoir continuer à défendre et à promouvoir les intérêts et les atouts de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles dans un monde en constante mutation, ce réseau doit s’adapter au contexte dans lequel il évolue et aux moyens dont il dispose. Dans certains cas, cela implique une concentration des forces au bénéfice d’une meilleure visibilité.
Voici un état des lieux des principaux changements qui prendront effet lors du prochain mouvement diplomatique de septembre 2023. Les autres postes du réseau diplomatique à l’étranger restent en l’état.
Europe
Ouverture d’une délégation générale au Royaume-Uni
Suite au Brexit, le positionnement politique et institutionnel du Royaume-Uni a grandement évolué depuis le précédent mouvement diplomatique. La coopération bilatérale ne peut en effet plus se faire via les instances européennes. Il est donc essentiel de repenser la relation avec le Royaume-Uni et de la reconstruire sur de nouvelles bases pour positionner la Wallonie et la Fédération Wallonie- Bruxelles comme partenaires-clés du Royaume-Uni.
Ouverture d’une délégation générale en Espagne, avec accréditation sur le Portugal
Les deux éditions de Casa Valonia (2019 et 2021) ont donné un coup de projecteur sur les atouts de la Wallonie et de la Fédération Wallonie-Bruxelles en Espagne. Elles ont montré l’intérêt et la reconnaissance de l’Espagne pour nos différents domaines de compétences, qu’ils soient culturels, académiques, scientifiques, économiques ou commerciaux.
Outre l’importance du marché espagnol pour les échanges économiques, une coopération existe en matière de partenariats académiques, scientifiques et culturels.
Un raisonnement similaire peut être tenu pour le Portugal qui nous offre un accès plus aisé au monde lusophone, notamment africain et d’Amérique latine.
Fermeture de la délégation générale aux Pays-Bas
Cette fermeture s’explique notamment par la dynamique européenne mais aussi par les interactions politiques fortes dans le cadre de l’écosystème transfrontalier et interrégional qui rend le rôle d’une représentation institutionnelle moins utile.
Fermeture des délégations générales à Varsovie et à Bucarest
Depuis l’adhésion de ces pays à l’Union européenne, la coopération bilatérale s’est trouvée impactée dans la mesure où les relations s’inscrivent désormais au travers de la coopération européenne.
En ce qui concerne la Pologne, la fermeture de la délégation générale à Varsovie a été prise en réaction aux multiples dérives du pouvoir polonais. La situation politique interne ne permet malheureusement toujours pas de restaurer une coopération institutionnelle avec ce pays.
En ce qui concerne la Roumanie, les actions actuellement menées s’inscrivent surtout dans l’accompagnement de projets sectoriels à partir du siège de WBI, et moins dans une dynamique diplomatique. Par ailleurs, le curseur francophone constitue toujours une plus-value mais est géré au niveau multilatéral, directement au départ des instances de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF).
Amérique du Nord et centrale
Ouverture d’un bureau diplomatique à New York
L’arrivée de l’administration Biden et les signaux positifs donnés par les États-Unis dans une série de matières qui concernent directement les Régions et Communautés (développement durable, climat, droits humains, santé, numérique, collaboration en termes de recherche-innovation…) permet de réfléchir à une présence plus institutionnelle.
La création d’un poste à New York permettra de parfaire la couverture diplomatique pour les autres questions multilatérales liées à l’ONU (en renfort à notre dispositif actuel, à savoir les Délégations auprès de l’Union européenne, à Paris (couvrant l’OIF, l’UNESCO et l’OCDE) et à Genève). New York abrite en effet quatre des cinq principales instances des Nations Unies ainsi que le siège de plusieurs programmes ou agences importants.
Fermeture du bureau APEFE à Haïti
L’Association pour la Promotion de l’Education et de la Formation à l’Etranger (APEFE) ayant annoncé son retrait de Haïti pour la fin 2021, le bureau APEFE auquel se rattachait l’action de WBI sera fermé, et ce dans un contexte où les conditions de sécurité ne permettent plus d’assurer un travail serein et proactif. Par ailleurs, Haïti ne fait plus partie des pays prioritaires de coopération.
Amérique latine
Suppression des postes de conseillers diplomatiques en Colombie et en Argentine
Les précédents Gouvernements avaient identifié un point d’attention pour ces deux pays, notamment en matière d’enseignement supérieur (plusieurs foires y sont organisées et les écoles d’enseignement supérieur sont attentives à ces deux pays). Le mouvement diplomatique n’a pu pourvoir ces deux postes réservés à des Conseillers diplomatiques. Force est de constater qu’il n’y a donc pas de besoins réels à un niveau diplomatique.
Mise en place d’une délégation multiservices au Chili
Le maintien d’une délégation générale ne semble pas l’option la plus efficiente en l’état. Néanmoins, notre programme de travail reste actif, notamment au travers de partenariats culturels, académiques, scientifiques et d’un regain d’intérêt culturel francophile au Chili.
Enfin, concernant la République Démocratique du Congo, l’adjonction d’un Conseiller diplomatique au sein du bureau local de Lubumbashi ne constitue plus une priorité, grâce au travail effectué par l’équipe locale, sous la supervision diplomatique de la Délégation à Kinshasa. Le bureau de Lubumbashi permet d’assurer un suivi territorial, notamment avec le Katanga, sachant qu’il est difficile physiquement d’assurer ce suivi au départ de Kinshasa et des pays voisins de la RDC.
Pierre-Yves Jeholet, Ministre-Président de la Fédération Wallonie-Bruxelles : «Le réseau diplomatique de la Fédération Wallonie-Bruxelles est essentiel au rayonnement de nos talents, notamment nos talents sportifs, culturels et académiques, sur la scène internationale. Il est dès lors important de pouvoir l’évaluer constamment et d’oser redéfinir de nouvelles orientations en lien avec nos notes de politique internationale. Cette nouvelle répartition s’inscrit dans une ambition forte pour les enjeux internationaux liés aux compétences de la Fédération Wallonie-Bruxelles. »
Elio Di Rupo, Ministre-Président de la Wallonie : « Cette décision permet de mieux déployer le réseau diplomatique de la Wallonie et de mieux l’intégrer dans un monde en constante évolution. Il s’agit d’une étape importante pour une région qui entend valoriser son patrimoine humain, matériel et immatériel, et qui cherche à intensifier sa visibilité internationale au bénéfice de ses entreprises et de sa population. »
Synthèse pour le prochain mouvement diplomatique 2023
DG: Délégué(e) général(e)
C: Conseiller(e)
CEC: Conseillers économiques et commerciaux