L'emblématique Spiroudome de Charleroi ne fait actuellement plus recette. Les dirigeants cherchent donc à revoir leur modèle économique afin de diversifier les activités proposées par l'un des stades les plus imposants du pays . Il y a trois ans, le basket représentait 80% de l'activité de l'infrastructure, "d'ici cinq ans, nous visons seulement 20% des revenus issus du basket", reconnaît Eric Schonbrodt, le directeur général arrivé à la tête du dôme en mars 2018.
Fondé en 2002, le Spiroudome impressionne de l'intérieur avec ses 6.400 sièges rouges installés autour du terrain. Malheureusement, ça ne semble pas jouer en sa faveur. En effet, même si le club de Charleroi est celui qui compte le plus de supporters, cet avantage concurrentiel important ne permet pas aux basketteurs de faire recette, "cela ne nous permet pas encore de remplir le dôme chaque soir de match. On est habituellement entre 3.000 et 4.000 personnes par match", assure Corentin Wilmot, responsable du marketing et de la communication digitale du stade.
Le basket belge devient aujourd'hui une source de perte pour le stade, "les seuls revenus du basket sont la billetterie et les partenaires. Les entrées progressent à nouveau mais restent trop faibles pour combler les coûts qui entourent une équipe professionnelle", résume le directeur. La situation s'est améliorée depuis l'arrivée, il y a trois ans, de Gabriel Jean, le nouvel administrateur délégué, mais la perte reportée pèse encore plus de 4,7 millions d'euros.
Face à ce constat, le Spiroudome doit se réinventer, les responsables se donnent cinq ans pour redevenir une structure rentable. Cependant, les projets envisageables sont nombreux. Situé dans la deuxième ville la plus grande de Wallonie avec une installation de 5.000 mètres carrés, le stade a été plutôt bien pensé lors de sa construction et a l'avantage d'être parfaitement adaptable quel que soit l'événement qui s'y déroule. Le parquet s'ouvre à toutes sorte d'activités depuis l'arrivée du nouvel administrateur délégué, on peut désormais assister à des concerts, spectacles, séminaires, assemblées générales... et la diversification s'est accélérée avec l'engagement du nouveau directeur. "Dans l'idéal, on pourrait imaginer aller jusqu'à louer la salle tous les jours de l'année", exprime le responsable communication, "quand je vois à quel point on peut s'adapter rapidement, répond Eric Schonbrodt, ce n'est pas impossible. Il y a quelques semaines, nous avons accueilli un très gros événement du barreau de Charleroi le samedi soir. La soirée s'est clôturée à six heures du matin. Le dimanche, on accueillait la finale de la coupe de Belgique avec 5.500 spectateurs".
Une multitude d'espaces supplémentaires sont mêmes disponibles dans le dôme. "Les loges permettent d'accueillir une centaine de personnes, une autre extension du bâtiment plus récente peut, elle, accueillir des réceptions jusqu'à 1.200 personnes. Il y a également une salle que l'on peut séparer en deux à l'étage, et depuis deux ans, nous avons mis en place un restaurant d'affaires, ouvert uniquement sur le temps de midi...", énumère Eric Schonbrodt. Il y a trois ans, le basket représentait 80% de l'activité et les dirigeants souhaitent que seulement 20% des revenus soient issus du basket d'ici cinq ans. Seul inconvénient de cette réorganisation, la quasi impossibilité pour les joueurs de s'entraîner sur le terrain. Cependant, le directeur tient à rappeler que le dôme ne se passera jamais du sport.
La direction a récemment engagé du personnel pour, notamment, trouver des clients plus inattendus. C'est ainsi qu'une course de drones se déroulera prochainement sur le site. De plus, suite à l'engouement que suscite l'e-sport actuellement chez les jeunes, les dirigeants y voient une nouvelle carte à jouer pour toucher ce public. En décembre dernier, le dôme a donc accueilli l'un des premiers événements majeurs de jeux vidéo en Belgique, en collaboration avec Proximus. Le Spiroudome, associé au club de football du Sporting de Charleroi, pour l'organisation, accueillera une compétition internationale du célèbre jeu Counter Strike, en mai prochain. L'événement sera même doté d'un prize-money de 100.000 euros.
Un nouveau branding est actuellement en préparation et, pour conclure leur repositionnement, le prochain grand projet sera le travail de l'image. Le dôme marque, dés à présent, la volonté de devenir une véritable entreprise présidée par Jean-Jacques Cloquet, élu manager de l'année 2018.
Source : l'Echo