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De petits mouchards pour de grands services

Thibaut Wiame (Blinqy) et ses mouchards connectés © Christian Du Brulle
Thibaut Wiame (Blinqy) et ses mouchards connectés © Christian Du Brulle

Pour assurer la surveillance des objets connectés, connaître à chaque instant leur localisation ou encore suivre leur état de fatigue ou d’usure, un petit traqueur, appelé « tag » dans le jargon, proposé par une entreprise innovante de Charleroi peut rendre de grands services.

« Depuis 2020, nous proposons à nos clients des tags qui communiquent en Bluetooth », explique Thibaut Wiame, le directeur de Blinqy. Issu de la Louvain School of Management, puis devenu expert en communication par la force des choses, l’entrepreneur était ces derniers jours à Hanovre. Depuis le stand de WBI (Wallonie-Bruxelles International) et de l’AWEX (Agence wallonne à l’exportation) dans le cadre de la grande foire industrielle annuelle Hannover Messe, Thibaut Wiame détaille sa technologie.

Un dispositif autonome très peu gourmand en énergie

« Nous réalisons et nous produisons des tags connectés qui sont ensuite vendus à des intégrateurs. À la demande, nous pouvons également les doter de senseurs divers : température, mouvements, détection d’angle, de pression, de CO2. Nous développons aussi le logiciel embarqué. Cela permet de suivre et de localiser ensuite des biens, du matériel ou même des personnes » assure-t-il.
 
Rien de bien neuf en matière d’IoT (Internet of things/objets connectés) ? « Au contraire », martèle l’entrepreneur, « nous nous sommes spécialisés dans la basse consommation énergétique de ces dispositifs. C’est là la plus-value que nous proposons ».
 
« Nos mouchards communiquent leurs données via la technologie 'Bluetooth low power'. Cela permet de proposer des dispositifs offrant de longues durées de vie. Suite à nos travaux de recherche et développement, et contrairement aux tags disponibles actuellement sur le marché et qui présentent une durée de vie moyenne d’un à deux ans, nos dispositifs affichent un fonctionnement deux à trois fois plus long pour de la détection d’objets dans des bâtiments fermés. Ceci pour des dispositifs munis d’une batterie à usage unique, de type pile au lithium ».

La lumière à la rescousse

Passer de deux ans d’espérance de vie à quatre ou six ans est déjà appréciable. Mais la R&D de l’entreprise n’en reste pas pour autant en sommeil. « Nous développons actuellement un tag autonome avec deux partenaires en France et en Belgique. Il sera muni d’une batterie rechargeable et d’un petit panneau photovoltaïque intégré. Cet outil est également doté d’une puce complémentaire qui optimise la recharge de la batterie », précise le directeur de Blinqy. « De quoi assurer une plus grande autonomie au dispositif, dont la durée de vie devient par la même occasion quasi infinie, du moins tant qu’il y a de la lumière ».
 
L’entreprise mise donc sur l’innovation. Elle fournit le tag, la consultance pour son utilisation optimale, la localisation en temps réel du tag, et donc de l’objet dont il a été doté. Cette brique technologique est vendue à des intégrateurs, des clients situés en Europe et en Amérique du Nord qui l’utilisent pour un large panel d’applications. Il peut s’agir de suivre à la trace un engin mobile, de surveiller les vibrations d’une machine pour en apprécier l’état de fonctionnement et de son usure. De son éventuelle surchauffe qui peut entraîner une perte de productivité. De suivre des lots de marchandises. Ou même, de pister avec précision… un patient dans un hôpital.

Patients connectés

« Les personnes hospitalisées sont habituellement dotées d’un bracelet », rappelle l’entrepreneur. « Cela sert à les identifier, à mieux suivre les traitements et l’enchaînement des examens qui s’imposent, mais aussi à savoir où elles se trouvent à un moment précis. Avec des bracelets connectés, ces vérifications peuvent se faire en temps réel tout en réduisant les risques d’erreurs », plaide-t-il.
 
Cerise sur le gâteau, l’entreprise wallonne travaille aussi à une optimisation des données transmises par ses mouchards. Ceci afin de réduire la consommation de données. « Du moins celles qui sont transmises vers le 'cloud' des utilisateurs finaux, afin qu’ils ne disposent que des informations les plus pertinentes », conclut Thibaut Wiame.

 

 

Cet article a été rédigé par Christian Du Brulle pour la plateforme Daily Science, avec le soutien de Wallonie-Bruxelles International, dans le cadre de la Hanover Messe 2023.

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